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Quelques notes prises lors de la conférences sur la biodiversité par Yves Marie Alain le 13 février 2016 à Pornichet.


Notion de biodiversité :

La biodiversité ou diversité biologique désigne la variété et la diversité du monde vivant : elle exprime le déséquilibre permanent entre les divers éléments de l’environnement aussi bien vivants que minéraux dans lequel l’homme n’est qu’un acteur de passage comme toutes les autres espèces, la stabilité du système équivalant à sa mort.

La biodiversité remet donc en cause les principes écologiques traditionnels : l’écologie traditionnelle place l’homme en observateur, alors qu’il n’est qu’un acteur de passage, un maillon de l’évolution .

Ainsi sur terre il reste naturellement environ 15 à 20% des espèces ayant existé.
Dans la biodiversité existent trois grandes notions non dissociables précisées au fil du temps :

En 1988 : la diversité biologique correspond à la variété et à la variabilité de tous les organismes vivants (y compris virus et bactéries) associée à la variabilité génétique et à la diversité des complexes d’espèces associées.

Ainsi la diversité génétique permet l’évolution de chaque espèce et la diversité des espèces ; ceci associé à la diversité des habitats jamais statiques, induit donc un dynamisme permanent de l’ensemble.

De 1991 à 2000 : après la description des espèces par LINNE (XVIIème siècle) apparaît la description des habitats donc de nouveaux systèmes.
Ici il s’agit d’un concept scientifique non politique, dévoyé d’abord par les vendeurs de graines (la vente d’espèces non indigènes perturbe le système).

Il y a donc apprentissage permanent de ces mécanismes :

La nature n’est pas constituée uniquement du vivant mais aussi de l’inerte avec le sol, la modification de ce dernier entraînant la disparition de certaines espèces.
Mais la stratégie de conservation des espèces (conservatoire de graines par ex.) n’est pas la biodiversité car on ne peut conserver artificiellement un habitat en dehors du milieu dans lequel il est né.

Pour les problèmes concernant la nature, après les paysans, vient la culpabilisation du jardinier. En il faudrait donc changer les méthodes de travail en les différenciant pour améliorer la nature.

A ce sujet fin XXème, débute une révolution très perturbatrice avec notamment l’apparition de matériel comme la tondeuse :

 autrefois les gazons, de petite taille étaient coupés aux ciseaux
 la pelouse était fauchée 5 à 6 fois par an après mise à fleurs
 la prairie était fauchée une fois par an ou tondue par les bêtes (mouton par ex.)

Maintenant l’usage massif de la tondeuse induit la disparition des plantes qui ne se mettent plus à grainer d’où l’appauvrissement de ces espaces. Le jardinage réduit alors la diversité.

A noter cependant divers types de jardins, certains très sophistiqués ou d’autres ou les plantes poussent sans entrave favorisant ainsi la diversité.

Le sol et ses constituants :

Le sol est le support de la terre végétale. Or il n’y a pas de directives sur les sols car non voulue par les états qui l’exploitent (ressources pétrolifères, minières), cet élément non renouvelable étant à préserver, sa modification entraînant l’effondrement de la chaîne alimentaire.

On y distingue 3 couches :

 1 la couche arable, cultivable
 2 l’horizon pédologique (ensemble de diverses couches issues de la transformation de la roche mère) qui permet la vie au-dessus.
 3 la roche mère

L’érosion des niveaux 1 et 2 est très rapide alors qu’ils ont mis des siècles voire des millénaires à se construire avec la roche mère (partie minérale) et la partie organique issue de la décomposition des végétaux contenant air et eau.

Ex : chez nous la partie organique est issue de végétaux à décomposition lente (fumier, compost, déchets forestiers…), alors que dans les sols tropicaux elle résulte de la décomposition continue et rapide des feuilles de la forêt qui induit la transformation de la roche mère.

D’où la destruction des sols relativement rapide suite à la destruction des forêts , la surexploitation des sols, …

Les constituants minéraux du sol :

 les éléments grossiers (pierres, cailloux, graviers, sable) qui permettent le passage de l’eau et le stockage d’énergie
 la terre fine qui donne les sols limoneux (0 à 10% d’argile) compacts ne laissant pas passer eau et air.
 argiles :
Intéressante par le PH est neutre entre 6-7 convenant à la plupart des plantes.
Dans le sol, l’argile%) est très importante par sa charge négative qui permet la formation du complexe argilo-humique (sous forme d’agrégats) assurant une bonne circulation de l’air et de l’eau. À noter que l’argile et l’humus tout deux chargés négativement ne peuvent s’associer que par l’intermédiaire des organismes du sol (vers de terre…) ;

Ces complexes argilo-humiques pourront ensuite retenir à leur surface les cations, réserve de fertilité chimique des plantes.

En définitive une terre de bonne qualité contiendra :

 une bonne argile (20% dans les bonnes terres de jardin)
 de la matière organique fraîche,
 des ions + au pouvoir floculant (ca+, Mg+2, K+, Na+)
 des êtres vivants
-un système contenant une quantité adéquate d’eau.

Ces complexes sont conservés dans le sol par les plantes et leurs racines.
Des problèmes surviennent si il y a trop d’argile, si elle est trop fine, dépourvue d’humus et ne laisse pas passer l’air.

La vitesse de décomposition de la matière organique est importante pour la fertilité des sols :
 ainsi la tourbe se décompose beaucoup trop lentement pour être efficace.
 par contre les engrais verts au bout de 3 ans restituent 12 à 18% de la matière organique or plus il y a de nourriture, plus la biodiversité est importante d’où l’intérêt de ce type d’engrais

La pédofaune comprend :

 La microfaune (diamètre inférieure à 0,2mm) dans l’eau interstitielle du sol
 La méso faune, de 0,2 à 4mm, comprend les acariens, collemboles
 La macrofaune, de 4 à 80mm, comprend les vers, larves, insectes
 La mégafaune concerne les animaux plus grands que 10cm.

Ainsi 1 m2 de sol de prairie contient environ 260 millions de d’animaux soit une biomasse de 150g.
Suivant le type de plantes, on trouvera 20 000 à 100 000km de racines favorisant la biomasse sous un ha de terre.
Et si la tonte est faite sans ramassage, en 10ans, il y a retour à l’équilibre du système.
Remarque : pour les plantes invasives, telle la jussie en Brière, le séneçon du cap dans les Pyrénées, le développement est lié au type d’environnement.

La biodiversité du jardin est donc liée à la diversité

 des espèces
 des systèmes d’entretien : dans un jardin, des zones de prairies, des espaces laissés sauvages, des haies, une mare, des zones cultivées… favoriseront donc cette biodiversité.

Exemple : une prairie près de Nantes, il a été décompté 50 à 60 espèces différentes d’abeilles correspondant à diverses variétés de fleurs.
Le jardinier de par ses actions aura donc un rôle important sur la biodiversité.

Photos : Renée Le Cam



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